Réflexion sur la diversité, les langues et la justice sociale dans un Institut international d’été
Les stéréotypes sont bizarres. Ils décrivent les gens, les communautés, les contextes, et la vie, le tout, de façon trop simpliste éliminant complètement les complexités de l’identité, de la culture, de l’ethnicité et des façons d’être. Pendant l’été 2014, des étudiants du University College of Copenhagen (UCC) de Danemark et de la University of Victoria (UVic) de Colombie-Britannique, au Canada, ont appris à se connaître à l’occasion d’un Institut d’été qui a eu lieu à l’UVic. Cet Institut de 5 semaines comportait principalement une réflexion, notamment sur les théories entourant la diversité, le multiculturalisme, les langues et la justice sociale et leur lien à l’éducation et à la pratique en petite enfance. L’Institut a utilisé une méthode de prestation mixte, ce qui s’est avéré très efficace comme moyen de naviguer la complexité de la diversité.
Grâce à des vidéos, des conversations, des analyses, des visites de sites et des interactions avec des conférenciers invités, les étudiants du Danemark et du Canada ont réfléchi à leur propre identité, leur place dans le monde et leur rôle professionnel futur d’éducateur, d’éducateur social et de praticien de soins aux enfants et aux jeunes pour devenir des professionnels culturellement informés et ultra engagés afin d’être des citoyens du monde efficaces et novateurs.
L’une des activités où tout le monde est intervenu de façons très différentes consistait pour les étudiants à faire part d’un stéréotype (ou d’une idée) qu’ils avaient sur leurs homologues : les étudiants canadiens ont tout de suite demandé si les Danois vivaient vraiment dans des châteaux et s’ils mangeaient vraiment des danoises. La question a donné lieu à de petits rires : les étudiants danois n’étaient pas certains s’il s’agissait là d’une question sérieuse ou d’une blague. Quand c’était le tour des Danois de poser leur question, ils se sont demandé si tout les Canadiens mangeaient du bacon de dos (que l’on appelle aussi bacon canadien) et jouaient au hockey.
Les questions n’ont pas été prises trop au sérieux par les deux groupes, qui comptaient 7 participants de chaque pays. Cela a créé un sentiment d’équilibre malgré le fait qu’il n’y avait que deux hommes dans tout le groupe. Les Canadiens ont découvert que les Danois mangent des danoises mais ne vivent pas dans des châteaux; les Danois ont découvert que même si tout le monde ne mange pas de bacon, la plupart proclament le hockey comme étant leur sport!
Une fois les stéréotypes explorés et démystifiés, les conversations étaient riches d’échange, d’ouverture et d’un désir légitime d’en savoir plus sur les autres, dans les contextes socioculturels et historiques, mais aussi d’histoires personnelles, d’espoirs et de rêves pour l’avenir, s’imaginant des agents du changement social et de contributeurs au bien-être du monde.
– Carmen Rodriguez de France est professeur adjointe d’études indigènes à la University of Victoria.
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