Après trois ans passés comme professeure au Niagara College, je pensais que je comprenais assez bien les difficultés rencontrées par les étudiants internationaux. Ça semble évident, non? Ils sont nerveux d’entrer dans une nouvelle culture, d’utiliser une nouvelle langue, de voir un nouveau campus. Ils se sentent seuls au départ, et s’inquiètent de s’intégrer.
Mais je ne savais pas à quel point les choses pouvaient mal tourner avant que je demande à mes étudiants de 2e année de journalisme d’approfondir une étude récente de la Ontario University and College Health Alliance (OUCHA), qui a étudié la santé mentale de 25 000 étudiants d’Ontario en études supérieures.
Mes étudiants ont créé un petit chef-d’œuvre de journalisme qui s’intitule I Am Not OK (ou je ne vais pas bien).
Maintenant je sais que les étudiants internationaux arrivent ici en s’attendant à se faire des amis canadiens et trouvent que les seuls amis qu’ils se font viennent de leur pays. Maintenant je sais que l’isolement auquel ils font face peut être tellement paralysant qu’ils retournent chez eux sans les diplômes qu’ils voulaient avoir. Maintenant je sais que le désespoir peut être tellement sérieux qu’il peut mener à des pensées suicidaires.
Je vous implore d’aller à www.iamnotok.ca. C’est là que vous rencontrerez Shrutika. Elle est arrivée au Canada pleine d’espoir et de rêves. Mais ses colocataires étaient = très malveillants et l’ont mené au désespoir et à devenir sans-abri. C’est aussi là que vous rencontrerez Hector. Il a un charme tellement innocent, on imaginerait pas qu’il ne parvienne pas à se faire plein de nouveaux amis. Mais l’isolement et la dépression l’ont poussé à se replier sur lui-même. Il a renoncé à ses rêves d’éducation canadienne. Il a décidé de retourner au Mexique.
Tout un tas d’étudiants vivent avec un trouble de santé mentale. Mais il y a des difficultés tout à fait particulières pour ceux qui « viennent de loin ». Je suis en train de commencer à le comprendre. Pour moi, la prochaine étape est de trouver ce que je peux faire dans ma classe pour remédier à la situation.
Susan Pedler, Professeure de journalisme, Niagara College
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