Grâce au projet LEAP, le BCEI et ses partenaires, la Ryerson University et INJAZ, travaillent à soutenir l’autonomisation économique des Jordaniennes.
L’un des aspects de notre projet concerne la création et l’exploitation d’un programme d’incubation exclusivement pour les entreprises en démarrage dirigées par des femmes, hébergé dans l’espace d’incubation mySTARTUP d’INJAZ. Ce programme contribue au parcours de création d’entreprise des fondatrices grâce à de l’encadrement, du renforcement des capacités et du réseautage communautaire, mais il s’occupe surtout des obstacles auxquels ces femmes font face à cause de leur sexe.
Ce mois de mars, notre première cohorte de fondatrices célèbre ses 6 mois dans ce programme. Nous nous sommes assis avec quatre de ces fondatrices pour discuter de leur parcours jusqu’à présent à titre de créatrices jordaniennes d’entreprise.
Comment le fait d’être une femme affecte-t-il votre parcours de créatrice d’entreprise?
« Quand j’ai commencé à réaliser mon entreprise, la plus grande difficulté pour moi était de pouvoir aller et venir puisque dans ma culture, les femmes ne peuvent pas sortir après le coucher du soleil. Maintenant que j’ai pu surmonter cet obstacle, tout devient beaucoup plus facile et je ne me suis jamais sentie aussi en contrôle de ma vie. »
« En tant que femmes, beaucoup d’entre nous faisons face à de nombreuses difficultés avec la culture dans laquelle nous vivons. Quand nous ne nous comportons pas de la façon qui est attendue de nous, on nous juge sur le plan personnel et pour avoir tenté de concrétiser nos rêves. »
« La création d’entreprise en général est encore considérée comme non-conventionnelle et risquée, et encore plus pour une jeune femme diplômée. J’ai eu la chance d’avoir le soutien de ma famille, mais j’ai vu d’autres personnes autour de moi hésiter et manquer de m’encourager. »
« On m’a souvent conseillé de recruter un homme comme co-fondateur. Cela aurait très certainement simplifié certaines tâches où les hommes ont moins de barrières sociétales que les femmes, mais je voulais défier la norme plutôt que l’accepter, c’est pourquoi j’ai recruté une femme comme co-fondatrice. »
À votre avis, pourquoi est-il important d’avoir des femmes comme créatrices d’entreprise?
« Les femmes constituent près de la moitié de la population. Une économie sans la participation de la moitié de sa population est une économie que manquera de croître et de se développer. »
« Les femmes ont la capacité, la vision, l’ambition et la résilience d’être créatrices d’entreprise. Les statistiques indiquent que les femmes ont plus d’intégrité que leurs homologues du sexe opposé et que les entreprises détenues par des femmes génèrent plus de chiffre d’affaires et créent plus d’emplois que les entreprises détenues par des hommes. »
« De nombreuses familles voient leurs filles comme un fardeau, des personnes incapables de devenir indépendantes. Il est important de devenir chef d’entreprise pour changer la façon dont la société voit les femmes. Nous créons des entreprises parce que nous sommes complètement et indépendamment capables d’atteindre nos rêves. »
« Être chef d’entreprise me donne du pouvoir. Cela donne un sens à ma vie et canalise mon énergie vers mes rêves et ambitions. »
Qu’est-ce que le programme pour entreprises en démarrage menées par des femmes à mySTARTUP vous a donné qui pourrait être différent d’autres programmes d’incubation dans la ville?
« La chose la plus importante est la communauté de soutien que nous trouvons les unes dans les autres. En tant que créatrices d’entreprise, nous pouvons rencontrer d’autres femmes qui font face aux mêmes obstacles. »
« Le programme est personnalisé à nos besoins. Il nous aide à nous développer et à réussir comme personne et comme créatrice d’entreprise parmi tous les défis auxquels nous faisons face. »
« C’est un espace d’inclusion qui donne aux créatrices d’entreprise la confiance, les compétences et les connaissances nécessaires pour évoluer efficacement et productivement dans le monde de la création d’entreprise. »
« Nos mentors étaient toujours là pour nous guider sur le plan professionnel, mais aussi pour nous soutenir sur le plan personnel. »
Comment a été votre expérience dans le programme d’incubation jusqu’à présent?
« L’opportunité d’être dans cet endroit est une occasion en or. Les personnes qui nous entourent sont exceptionnelles. En fin de compte, ce sont les gens qui nous entourent qui nous poussent de l’avant ou nous entraînent vers le bas. »
« Jusqu’à présent, mon entreprise a progressé tellement plus rapidement que je ne pensais. Nous avons réussi à faire passer Ecope d’un concept à un modèle d’affaires solide avec un prototype physique fonctionnel en phase d’essai en seulement 5 mois. Grâce à mySTARTUP, nous avons pu saisir beaucoup d’opportunités, y compris le fait de pouvoir présenter un argumentaire de vente au World Government Summit à Dubaï à un panel de juges et au public. J’ai connu une croissance personnelle extraordinaire et ai pris conscience de mes propres forces et des choses à améliorer. J’ai beaucoup plus confiance en moi et ai plus de connaissances et de compétences pour réaliser la vision d’Ecope. »
Merci à nos fondatrices de leurs réponses si honnêtes : Lina Zohlof, fondatrice de Mugglez; Batool Dabbas, fondatrice de Sahhatech; Samia Sharawi fondatrice de Quitem; et Lianne Manna fondatrice d’Ecope. (Les réponses ont été condensées à des fins de clarté.)
Pour en savoir plus sur les entreprises soutenues par LEAP en Jordanie, prenez contact avec Dhelal Shorman. En savoir plus sur le programme LEAP et le CBIE’s renforcement des capacités internationales.
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