COMMUNIQUÉ DU CONSEIL D’ADMINISTRATION DU BCEI
Étant donné l’environnement politique inconstant et incertain auquel est confronté actuellement le secteur de l’éducation internationale (EI) au Canada, la retraite stratégique du conseil d’administration du BCEI, les 22 et 23 février 2024, s’est avérée particulièrement opportune. Elle a permis de faire le point sur l’effet de la période d’instabilité actuelle sur le secteur et sur ce que les deux prochaines années nous réservent en l’absence d’un cadre de politiques plus holistique pour l’EI au Canada.
Selon le conseil d’administration, il est impératif que la communauté de l’EI au Canada reconnaisse les changements individuels et collectifs nécessaires pour éviter une nouvelle série de mesures imposées unilatéralement par le gouvernement fédéral et fondées sur l’ensemble restreint d’instruments de politiques à la disposition de ce dernier. Le plafonnement des inscriptions n’était pas la bonne solution, et ne l’est toujours pas. Cette mesure a porté atteinte à l’image de marque du Canada en matière d’EI, créé des tensions malsaines au sein du secteur et entre les différentes régions du pays, et marginalisé de potentiel.le.s étudiant.e.s internationaux.ales qui ont respecté toutes les règles en place.
À cette fin, le conseil demande au BCEI d’accélérer ses efforts en cours pour consulter et soutenir ses plus de 150 membres dans la mise en œuvre de pratiques d’éducation internationale éthiques, durables et centrées sur l’étudiant.e.
Le conseil d’administration souligne également la nécessité d’une approche mesurée et équilibrée en matière de planification de l’EI qui pourrait permettre au secteur de mieux s’adapter à des politiques et à un environnement opérationnel instables. Il note d’ailleurs que même si les établissements d’enseignement canadiens offrent déjà une expérience d’EI de haute qualité et forment des diplômé.e.s qualifié.e.s et prêt.e.s pour le marché de l’emploi, ils peuvent en faire davantage, notamment en renforçant leur collaboration avec les communautés d’accueil et les partenaires, ainsi qu’en partageant entre eux des pratiques exemplaires. Pour les établissements qui ont augmenté leurs inscriptions de manière exponentielle sans investir du même souffle dans leur capacité à fournir un soutien adéquat aux étudiant.e.s internationaux.ales, le conseil d’administration les encourage à recalibrer le recrutement et les admissions pour refléter une capacité d’accueil efficace et à se prévaloir de la formation, des outils et de l’expertise fournis par le BCEI.
Le conseil encourage également les communautés d’accueil à élaborer des plans plus efficaces et plus inclusifs pour reconnaître, exploiter et célébrer les contributions des étudiant.e.s internationaux.ales au dynamisme communautaire, social et économique.
Le conseil d’administration s’est dit préoccupé par le fait que le gouvernement justifie en partie le plafonnement temporaire des inscriptions d’étudiant.e.s internationaux.ales comme un moyen de se donner du temps pour réorienter les politiques et les programmes afin de maintenir un environnement accueillant et favorable pour les étudiant.e.s internationaux.ales, alors même qu’il n’existe pas de définition opérationnelle de ce que l’on entend par « accueillant et favorable ». Or, selon le conseil, une telle définition est essentielle pour déterminer les attentes des établissements, des communautés d’accueil et des employeurs, et aussi pour les établissements d’enseignement « désignés » et la marque ÉduCanada elle-même.
Enfin, le conseil d’administration invite tous les ordres de gouvernement à collaborer davantage pour développer et partager de manière proactive des données complètes et cohérentes sur l’EI afin de fixer des objectifs de croissance raisonnables, afin de contrôler et d’évaluer la réussite de l’EI, et afin de pouvoir rendre compte de celle-ci. Le conseil note que les personnes responsables de la prise de décision ne peuvent pas améliorer ce qu’elles ne peuvent pas mesurer. Un changement doit donc s’opérer si l’objectif est de disposer de politiques et de programmes d’EI fondés sur des données probantes.
À la suite de sa retraite stratégique de février, le conseil d’administration a annoncé l’intention du BCEI de convoquer des dirigeant.e.s principaux.ales de l’ensemble du secteur de l’éducation internationale au Canada pour participer à un dialogue national sur les politiques en matière d’EI éthique et durable au Canada. La date prévue de ce dialogue national, soit le mois de mai 2024, témoigne de l’urgence pour les parties prenantes et les partenaires de l’EI de parvenir à un consensus sur une vision et un cadre durables, éthiques, responsables et centrés sur les étudiant.e.s pour le secteur de l’EI au Canada. De plus amples informations concernant ce dialogue national seront communiquées dans les semaines à venir aux personnes qui seront invitées à y participer.
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